J’ai rêvé que ma mère faisait un malaise. Aujourd’hui, je suis en colère. Elle doit continuer d’aller travailler à son bureau alors que ce qu’elle fait ne nécessite pas du tout d’être sur place et que deux de ses collègues sont suspectés d’avoir le coronavirus. Je suis inquiète pour mes parents, je ne veux pas qu’ils soient contaminés. Mes émotions se balancent comme si elles étaient sur des montagnes russes. Un jour je suis calme et confiante, le lendemain je suis angoissée vis à vis du virus. J’ai peur de l’attraper ou que mes proches l’attrapent. Ma grande soeur a de la fièvre. J’essaie de ne pas paniquer pour rien parce que ça ne sert à rien, cela n’aide personne mais parfois c’est plus fort que moi. J’observe que j’accumule beaucoup de stress sans forcément m’en rendre compte et que je réagis au quart de tour à la maison. Je sens une tension constante dans mon corps que je n’arrive pas à relâcher. J’ai besoin de plonger mon esprit dans quelque chose pour lâcher prise. Un exutoire. Une activité qui accaparerait tellement mon esprit que je ne penserais plus du tout à toute cette situation.

Julien est finalement retourné faire les courses, il me rapporte que l’ambiance est vraiment étrange. Traçage au sol pour respecter les distances. Les caissiers portent des masques et des vitres en plastique sont mises en place pour les protéger. Tout le monde se regarde avec un air méfiant et quand quelqu’un tousse, les gens s’écartent de trois mètres. Pénurie sur les produits lait, oeufs, et fromage. Quand Julien est rentré, il n’a pas voulu mettre ses affaires dans le lave-linge comme la dernière fois et il n’est pas allé prendre sa douche. Cela m’inquiète beaucoup. Il dit qu’il n’a touché à rien, mais j’aurais préféré prendre des précautions. J’ai lu aujourd’hui sur Internet que certaines personnes désinfectaient les éléments de leurs courses un à un… J’ai l’impression qu’on se relâche sur les gestes barrières. Avant quand je prenais un aliment qui possède un emballage je l’ouvrais, je le rangeais dans un autre contenant et je me lavais les mains. Là, je ne l’ai pas fait et je regrette. Faut qu’on se discipline un peu plus pour rester vigilant.

PS : on a acheté beaucoup, beaucoup, beaucoup de gâteaux !

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