Je n’ai pas dormi de la nuit. Julien n’a fait que de tousser et à quatre heures du matin il n’arrivait plus à respirer. J’étais tellement stressée. Il a pris le temps de réfléchir s’il appelait le 15 ou s’il attendait le matin pour appeler un médecin et après une heure de réflexion il a choisi la deuxième option. Je crois qu’il n’a pas envie de surcharger le 15, mais ce n’est pas un choix qui m’a rassuré. Je lui ai fait part de mon avis plusieurs fois. J’ai retenu mes larmes d’angoisse aussi et j’ai fait tout ce que je pouvais pour lui. Lui faire une tisane, aller lui chercher un pull. Il a voulu dormir dans le salon parce qu’il trouvait qu’il y avait plus d’air dans cette pièce alors je suis venue dormir près de lui pour surveiller sa respiration. J’ai récité des mantras et j’ai prié jusqu’à ce que son réveil sonne puis je me suis écroulée de fatigue. À mon réveil, j’avais enfin reçu la console de jeu tant attendue !

En ces temps, c’est facile de sombrer dans la panique, d’avoir des pensées pessimistes, d’avoir une parole moins bienveillante et plus tendue. Mais je me rappelle que sans obscurité, il n’y a pas de lumière. Cette nuit difficile a soulevé une force en moi dont je ne connaissais même pas l’existence. Cette pandémie fait naitre du courage chez beaucoup d’entre nous. Elle multiplie la compassion et l’entraide. Grâce à elle, nous pouvons voir que rien nous est du. La bonne santé de nos proches, leur présence et leur amour, notre propre vie, nos activités quotidiennes avec le confinement, notre alimentation avec la pénurie de certains supermarchés. Sans le manque, nous ne pouvons voir l’abondance. Sans la tristesse, nous ne pouvons connaître la joie. Et à la fin de tout ça, à la guérison d’une humanité, nous pourrons baigner dans la gratitude comme jamais.

« Il y a des fleurs partout pour qui veut bien les voir. » Matisse

Journal de bord

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