J’étouffe. Pourtant je ne suis pas encore malade ou alors je ne le sais pas. J’étouffe sous ma propre angoisse. Mon cerveau utilise tout son oxygène à tourner en rond. Il fait les cent pas avec mes pensées. Je ne peux plus respirer. Tout est bousculé, boulversé. Et pourtant je n’ai pas envie de retourner à mes habitudes d’avant. J’ai peur de l’après confinement. J’ai peur de sortir trop tôt. Je n’ai plus confiance en le gouvernement. Ma muraille se craque. Des brisures de doutes. Avenir incertain. J’essaie toujours de me demander ce que l’Univers me dit, m’enseigne. Le confinement m’a fait prendre conscience au combien la nature me manque. Ça me parait irréel. Comment ai-je fait pour passer autant de temps en ville, déconnectée. Déconnectée de toi, notre mère, la Terre. Je te demande pardon. Me baigner dans une rivière, planter mes mains dans la terre me paraissent tel un souvenir d’une autre vie. Je ne me souviens plus. C’est pour cela que la joie n’existait plus en moi ? Je me suis perdue. C’est savoir où est ma route qui m’étouffe. C’est savoir que j’en suis si loin. Comment voir ma bonne étoile, enfermée sous ce toit ? Comment rencontrer mes guides si je ne peux franchir le pas de ma porte ? Comment avancer quand je suis forcée de faire du sur place. Jour 32, je craque. Je ne sais plus qui je suis, sans les autres, sans les arbres. Je veux marcher pieds nus dans l’herbe.
Je ne suis pas sûre qu’en Inde ils réussissent à suivre une quarantaine efficace…