Atelier d’Art-Thérapie Jour 11

« Et si le confinement n’était que dans mon esprit ? Et si le confinement pouvait m’aider à devenir libre. Et si c’était un silence imposé par la Terre pour qu’on entende son message. Et si c’était une invitation pour un voyage intérieur, en notre coeur, et au centre du coeur de la Terre. Et si le confinement était un appel ? Un appel pour que l’on s’aime et l’on s’entraide. Et si le confinement, derrière le deuil qu’il impose, était en fait un miroir pour que nous puissions nous voir. Un changement afin que nous prenons conscience du chemin que nous empruntons. Et si le confinement était une nouvelle indication. Un réalignement. Un changement de direction. Et si finalement la Terre, comme une mère bienveillante, dans un sens, nous protégeait de sa propre destruction, de ce que nous lui faisons ?

Je suis confinée physiquement. Mais mon esprit est libre. Il est libre de s’envoler où il en a envie, il est libre de s’ouvrir à la vie. Il est libre de soutenir, rire, profiter, aimer, ralentir. Il est libre de ressentir. Il est libre de respirer. Et pourquoi pas, de respirer au même rythme que la Terre ? « 

Lili Pinheiro

Confinement J-1

« J’ai l’impression de vivre une science-fiction. Confinement en préparation. La Terre nous a envoyé ses militaires. Elle nous a déversé sa haine et elle a raison. Nous n’entendions pas ses hurlements qu’elle éparpillait au gré du vent. Nous sommes comme des vers. Nous rongeons ses entrailles, hôtes affamés sans aucune cervelle. Aucune reconnaissance pour notre propre mère, la Terre. Elle a décidé de se vermifuger. De se débarrasser de ce qui la démangeait. Elle sera plus légère la Terre, de 5%, 10 peut-être… Espérons que les humains en profiteront pour retourner à la raison. Pour prendre soin d’eux, pour prendre conscience de l’essentiel, pour mûrir, grandir, s’élever. Pour se déconnecter afin de se reconnecter à la simplicité. La simplicité d’une forêt, d’un air pur. Prions qu’un peu de sagesse naisse de leur ennui, qu’un peu d’amour s’installe dans leur vie, qu’un peu de compassion neige la nuit.

J’ai regardé la lune l’autre soir, on aurait dit qu’elle souriait, comme si elle savait. On pourrait dire qu’on a énervé les esprits de la Terre. On a déséquilibré l’Univers. Il s’arrête de tourner pour nous montrer. Pour s’adapter, se ré orienter. Pour qu’on se ré aligne avec la Vérité. Il nous plonge dans le noir, nous sépare, nous regarde. Il attend patiemment, comme l’on punit un enfant. Mais ne doute jamais qu’il nous abandonne. Tout ce qui arrive est son héritage, son apprentissage. Il nous aime comme un père. La nature nous aime comme une mère. Tout deux agissent avec amour. Ce que tu ne vois pas, c’est plus grand que toi. C’est que tu n’es qu’une cellule. Que tu as oublié. Que tu n’as pas pardonné. Les autres et toi-même. Ferme les yeux et sent comment nous respirons à l’unisson. Nous sommes un organisme. Et pour la survie de cet organisme parfois il faut faire un sacrifice. Il faut réduire. Il faut faire un deuil, lâcher prise. Il faut mourir pour renaitre. Il faut recommencer, transformer, transmuter. N’oublie pas que ce corps n’est qu’une enveloppe. Il n’est qu’un outil. Voit plus grand que toi. Tu n’as pas deux yeux, tu en as trois. Toutes les âmes résident en un. Elles sont le coeur de cet organisme, enfant de Dieu et de la Nature. Enfant du Ciel et de la Terre. Aime tes frères. Profites-en pour enterrer ta colère. Pour abandonner ce que tu ne veux plus voir dans le monde. Plante ton futur. Remercie la vie, car elle ne t’était pas due. Profite de ce moment d’incertitudes pour honorer ton passage ici. Pour prendre conscience de la fleur que tu dois devenir. Connecte toi à ta mère la Terre, connecte toi à ton père, le Ciel. Et surtout, dit Merci. »

Lili Pinheiro